La « Korean Mission Society » et l’engagement missionnaire du catholicisme sud-coréen
Le 28 juillet 2024 dans la cathédrale de Myeongdong (Séoul), lors de l’ouverture des préparatifs des JMJ 2027. © Archidiocèse de SéoulLe 25/10/2024
Une société missionnaire sud-coréenne, la « Korea Mission Society », commence à célébrer son 50e anniversaire en appelant à soutenir l’esprit missionnaire de l’Église catholique sud-coréenne. Fondée en 1975, 22 après la guerre de Corée, la congrégation a envoyé 85 missionnaires coréens dans neuf pays, dont Taïwan et Hong Kong. Le père Jeong Doo-young, président de la congrégation coréenne, évoque cependant deux défis majeurs à cet esprit missionnaire : la crise démographique et la sécularisation de la société sud-coréenne.
La « Korea Mission Society » (KMS), une société missionnaire sud-coréenne comptant 87 membres et placée sous l’autorité de l’archidiocèse de Séoul, prépare son jubilé d’or, 50 ans après sa fondation en 1975 par l’évêque émérite de Busan, Mgr John A. Choi Jae-seon.
La société missionnaire a été fondée près de 22 ans après la fin de la guerre de Corée (1950-1953). Depuis, elle a joué un rôle clé en aidant l’Église coréenne à devenir une « Église qui donne », dans l’esprit de la mission Ad Gentes (« aux nations »).
Durant une conférence de presse organisée le 4 octobre dernier, le père Stefano Choi Kang, vice-président de la KMS, a notamment insisté sur « la riche expérience des laïcs, qui ont été actifs dans de nombreux domaines de la société, et qui seront d’une grande aide pour aider l’Église coréenne dans sa mission ».
La société gère également une « école missionnaire » ouverte à tous les catholiques sud-coréens s’intéressant au travail missionnaire, pour se préparer au travail pastoral à l’étranger. Elle se dit « ouverte au monde entier, partout où il y a un besoin de missionnaires », avec une attention particulière pour l’Asie.
« Là où il y a un besoin, là où nous sommes appelés, nous partons »
Pour son 50e anniversaire, la congrégation a notamment prévu un symposium qui a eu lieu le 19 octobre à l’Université de Corée, afin de réfléchir à l’impact de l’élan missionnaire sur l’Église coréenne depuis un demi-siècle. Une messe commémorative sera aussi célébrée le 26 février 2025 dans la cathédrale de Myeongdong à Séoul.
En octobre 2025, neuf évêques missionnaires coréens seront également invités à célébrer une messe d’action de grâce. Enfin, une série de documentaires est prévue pour « raconter l’histoire et l’engagement missionnaire des catholiques coréens », selon le père Doo-young Jeong, président de la KMS.
L’objectif du jubilé d’or de la société missionnaire est de « continuer de pratiquer l’esprit missionnaire », en envoyant des missionnaires, des prêtres, des consacrés et des laïcs « aux pays et aux Églises particulières qui ont besoin de soutien et de forces d’apostolat ».
Au total, depuis 50 ans, 85 missionnaires ont été envoyés hors de Corée dans neuf pays, dont la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Taïwan et Hong Kong. « Là où il y a un besoin, là où nous sommes appelés, nous partons », a expliqué le père Choi. « Nous voulons approfondir et redynamiser notre coopération avec chaque diocèse face au déclin vocationnel », a-t-il expliqué.
Les défis du déclin démographique et de la sécularisation
Un déclin qui s’explique en partie par la forte baisse du taux de fécondité en Corée du Sud, et par la sécularisation du pays (selon les chiffres officiels du gouvernement, près de 56 % des Sud-Coréens sont sans religion). Le taux de fécondité a encore baissé en 2023 pour atteindre 0,72 enfant par femme, contre 0,78 en 2022, selon les chiffres provisoires publiés en février 2024 par Statistics Korea. Ce taux de 0,72 est le plus faible au monde, sans compter que l’âge moyen pour enfanter est de 33,6 ans, soit l’un des âges les plus élevés.
Le père Jeong Doo-young, président de la congrégation coréenne, souligne que l’esprit missionnaire de l’Église coréenne, qui s’est déjà concrétisé avec l’envoi de missionnaires dans des pays étrangers, parfois malgré le manque de ressources matérielles, « a déjà été hautement salué par l’Église dans le monde entier ». « Toutefois, à cause du déclin démographique et de la tendance à l’indifférence envers la religion, le nombre de missionnaires a baissé progressivement. »
(Avec Ucanews et Fides)