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Dans l’actualité de la semaine en Asie : Léon XIV a lancé un appel à la paix au Cachemire, où le cessez-le-feu déclaré le 10 mai a été prolongé jusqu’au 18 mai ; les catholiques birmans ont salué l’élection du pape Léon XIV en lui demandant de « ne pas oublier la Birmanie » ; la croissance de l’Église en Chine a été marquée cette semaine par l’ouverture de deux nouvelles églises ; 70 millions de Philippins se sont rendus aux urnes pour les élections de mi-mandat qui opposent les camps Duterte et Marcos ; la campagne présidentielle a débuté en Corée du Sud à l’approche du scrutin du 3 juin.

« Léon est un pasteur façonné par saint Augustin, le ‘docteur de la grâce’, quand il dit que l’Église doit être le ‘phare qui éclaire les nuits du monde’ », selon le cardinal Oswald Gracias, archevêque émérite de Mumbai, qui a confié par écrit ses réflexions sur le nouveau pape. Le cardinal indien représentait l’Asie au sein du « C9 », le Conseil des cardinaux dont les neuf membres étaient nommés par le pape François. Il explique que Léon XIV « apporte des espoirs, des attentes, une compréhension, une ouverture et un élan missionnaire ».

Plus de 30 000 jeunes catholiques sud-coréens ont participé aux Festival des Jeunes qui était organisé durant trois jours, du 9 au 11 mai. L’événement était organisé par l’archidiocèse de Séoul, en collaboration avec le Comité d’organisation des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 2027, qui auront lieu dans la capitale sud-coréenne. Ce festival s’inscrit dans le cadre de l’Année jubilaire et du dimanche des vocations, mais offre aussi un premier aperçu du rassemblement international prévu dans deux ans.

Ce lundi 12 mai, le dicastère pour le Dialogue interreligieux a publié un message pour la fête bouddhiste de Vesak 2025. Intitulé « bouddhistes et chrétiens dans un dialogue libérateur pour notre temps » le message est signé par le cardinal George Jacob Koovakad (Indien), préfet du dicastère et par Mgr Indunil Janakaratne Kodithuwakku Kankanamalage (Sri-Lankais, secrétaire, qui évoquent notamment Nostra Aetate, déclaration du concile Vatican II sur les relations avec les religions non chrétiennes, promulguée en 1965.

Depuis l’élection du nouveau pape Léon XIV, de nombreux catholiques d’Asie saluent le choix d’un pasteur proche des pauvres et des marginalisés, engagé pour la justice sociale et pour la paix, notamment par ses années de mission au Pérou. C’est ce qu’a souligné Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, qui espère le nouveau pape « guidera l’Église universelle avec la lumière radieuse de l’humilité et de l’amour, de la vérité et de la justice ». Quelques réactions de responsables laïcs, prêtres et évêques de toute l’Asie.

La famille religieuse à laquelle appartient le nouveau pape Léon XIV, et qu’il a dirigée comme prieur général durant 12 ans, a une longue histoire de présence missionnaire sur le continent asiatique, à commencer par la basilique du Santo-Niño de Cebu. Quelques Augustiniens d’Inde et d’Indonésie le décrivent comme « un homme profondément spirituel, capable d’une vraie écoute ».

Depuis jeudi soir, de nombreux gouvernements et chefs d’États asiatiques ont réagi à l’élection du cardinal Robert Francis Prevost comme 267e successeur de saint Pierre. Né à Chicago, Léon XIV est le premier pape issu d’Amérique du Nord. Missionnaire, il a obtenu la citoyenneté péruvienne alors qu’il était évêque de Chiclayo. Il a servi durant deux mandats comme prieur général des Augustiniens, un ordre religieux présent dans de nombreux pays d’Asie. François l’a appelé au Vatican en 2023 comme préfet du dicastère pour les Évêques.

Le cardinal Pablo Virgilio David, 66 ans, évêque de Kalookan, est l’un des trois cardinaux philippins électeurs. Il est président de la Conférence épiscopale philippine et vice-président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie. Il a toujours montré une attention missionnaire pour les pauvres et marginalisés. Il a été une voix virulente contre la « guerre contre la drogue » de l’ex-président Duterte. Il y a quelques jours, il rappelait que le conclave n’est pas une « course hippique » et insistait sur le caractère sacré de l’élection du pape.

Comme préfet du dicastère pour le Clergé, le cardinal Lazzaro You Heung-sik occupe l’un des rôles les plus influents de la Curie romaine. Son parcours de vie – d’une Corée meurtrie par la guerre jusqu’aux couloirs du Vatican – lui donne un regard unique sur les valeurs et les complexités qui façonnent l’Église en Asie aujourd’hui. Âgé de 73 ans, il était auparavant évêque du diocèse de Daejon de 2005 à 2021. Il est le premier Coréen à la tête d’un département de la Curie. Sa devise : « Lumière du monde » (Jean 8, 12)

Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh au Cambodge, a reçu beaucoup de délégations d’institutions du pays depuis le décès du pape François. Des visites qui se poursuivaient ces derniers jours, notamment le 4 mai avec celle du Dr Yon Seng Yeath, plus haut représentant de Samdech Preah Agga Maha Sangharajadhipati Nun Nget, le grand patriarche suprême du Royaume du Cambodge. Il était accompagné d’une délégation de 42 moines bouddhistes venus offrir leurs prières pour le pape défunt.

Le cardinal Luis Antonio Tagle, 67 ans, est pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation. Né en 1957, il a été ordonné prêtre en 1982 et évêque en 2001. Archevêque de Manille de 2011 à 2019, créé cardinal par Benoît XVI en 2012, il a été appelé par le pape François au Vatican en 2019. Le père Vincent Sénéchal, supérieur général des Missions Étrangères de Paris (Mep), estime qu’il saurait faire l’unité : « Son parcours entre l’Asie et Rome, ses origines multiculturelles, sa grande humilité : tout cela en fait quelqu’un capable de rassembler. »

Comme jeune prêtre, le Verbite (congrégation du Verbe Divin) a été missionnaire au Ghana rural. Archevêque de Tokyo depuis 2017, le cardinal Tarcisio Isao Kikuchi est président de Caritas Internationalis depuis 2023 et secrétaire général de la Fédération pour les conférences épiscopales d’Asie (FABC). À 66 ans, il est à la tête d’une Église confrontée à la solitude et aux contradictions de la grande métropole japonaise. Durant le synode, il y a quelques mois, il avait souligné : « Même l’Europe aujourd’hui devient une périphérie ».