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Inde : plus de 28 000 catholiques indiens en pèlerinage à Goa

Le sanctuaire de Sancoale, lieu de naissance de saint Joseph Vaz, a une importance significative pour les catholiques de Goa. Le sanctuaire de Sancoale, lieu de naissance de saint Joseph Vaz, a une importance significative pour les catholiques de Goa. © RVA
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Dans l’État de Goa, dans l’ouest de l’Inde, plus de 28 000 catholiques de la région ont participé à un pèlerinage jubilaire organisé par l’archidiocèse de Goa et Daman – un parcours de 10 km vers un sanctuaire local dédié à saint Joseph Vaz, un missionnaire indien du XVIIsiècle canonisé en 2015. À cette occasion, le cardinal Ferrao, archevêque de Goa, a invité les participants à la conversion personnelle et au renouveau spirituel dans un monde « souvent caractérisé par l’agitation et la distraction ».

Le 9 mars à l’occasion du premier dimanche de Carême, l’archidiocèse de Goa et Daman organisait son 7e pèlerinage annuel, cette année de manière significative, le thème de la marche correspondant à celui du Jubilé 2025 : « En pèlerins d’espérance, proclamons la Bonne nouvelle. » Avant le pèlerinage, le cardinal Filipe Neri Ferrao, archevêque de Goa et Daman et président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), a appelé les pèlerins à profiter de cette démarche afin de vivre une conversion personnelle et un renouveau spirituel, en réfléchissant à la nécessité de la prière dans un monde « souvent caractérisé par l’agitation et la distraction ».

Plus de 28 000 personnes ont participé à la marche d’une quinzaine de kilomètres, qui débutait à 2 heures du matin depuis différents départs désignés jusqu’au sanctuaire saint Joseph Vaz de Sancoale (situé au sud de Vieux-Goa, État de Goa). Dans le cadre de l’année jubilaire, la vieille église de Sancoale a été désignée comme lieu de pèlerinage diocésain. Saint Joseph Vaz (1651-1711), missionnaire indien originaire de Goa et apôtre du Sri Lanka, a été canonisé en 2015 par le pape François. Le parcours s’est terminé vers 5 heures du matin, avant un temps d’adoration puis une messe présidée par le cardinal Ferrao.

Le père George Ratos, organisateur du pèlerinage, décrit le sanctuaire de Sancoale comme l’un des plus vénérés à Goa – il s’agit du lieu de naissance de saint Joseph Vaz, l’unique catholique originaire de la région à avoir été canonisé. Il se réjouit du succès de l’événement en décrivant une « marée humaine » incroyable.

Des prêtres devant l’église de Sancoale, le 9 mars à Goa.
Des prêtres devant l’église de Sancoale, le 9 mars à Goa.
© Joseph Fernandes / thegoan.net

Goa, haut lieu du catholicisme en Asie du Sud

Selon l’archidiocèse de Goa, les participants étaient invités à cette démarche spirituelle « en signe de pénitence et d’unité ecclésiale ». Durant le parcours, les pèlerins étaient invités à méditer sur le mystère de la Croix, plusieurs étapes représentant des scènes de la Passion du Christ. Plusieurs fidèles témoignent d’une expérience « profondément personnelle et transformatrice ». Parmi eux, Tanya Carvalho, une étudiante de la paroisse de Corgao (Goa), décrit le pèlerinage comme « une opportunité de se recentrer et de se rapprocher de Jésus ». De son côté, Russel Da Cruz, de Nachinola (Goa), explique s’être senti porté et « immergé »par les prières tout au long du parcours.

Sœur Justina Vaz, une religieuse indienne, décrit quant à elle le pèlerinage annuel comme une rencontre profonde avec la grâce de Dieu. « Les prières soufflées le long du chemin renforcent mon lien avec Dieu et révèlent la foi intense des autres », confie-t-elle. Standley Fernandes, un catéchiste de la paroisse de Seraulim, Goa, évoque quant à lui la diversité des participants « tous unis par leur amour de Dieu ». « J’ai prié pour ceux que j’ai blessés, en demandant la miséricorde de Dieu et ses bénédictions. »

Tany Fernandes, une mère de deux enfants, explique qu’elle a parcouru les 15 km à pieds avec un groupe de 2 000 pèlerins. C’est la première fois qu’elle participe à l’événement. « Nous avons récité le chapelet et chanté des hymnes. L’atmosphère était très priante. J’ai dû faire des pauses parce que j’avais mal aux pieds », confie-t-elle, en ajoutant qu’elle a prié pour la guérison de son mari, Jefferino Fernandes, âgé de 53 ans, qui suit actuellement une dialyse rénale.

Fraji Monteiro, qui a participé à une scène vivante de la Passion durant la marche, explique que cela l’a rapproché de Dieu. « D’une certaine manière, je pouvais sentir personnellement la souffrance et l’agonie du Christ », raconte-t-il en ajoutant que c’était pour lui « une journée de pénitence et de purification du cœur ».

Les catholiques de Goa invités à devenir des « apôtres d’espérance »

À l’issue du parcours, durant son homélie, Mgr Simiao Purificao Fernandes, évêque auxiliaire de Goa et Daman, a invité les pèlerins à embrasser la Parole de Dieu comme « source de force face aux tentations et épreuves à venir ». Il les a aussi encouragés à devenir des « apôtres d’espérance », en invitant les participants à proclamer l’Évangile dans tous les aspects de leur vie (dans leur famille, dans la société, et même dans leur relation avec la nature).

En s’inspirant de saint Joseph Vaz, à qui l’église de Sancoale a été dédiée, l’évêque a souligné l’importance de la gratitude, de l’humilité et du respect dans cet apostolat. Il a également ajouté qu’en cette année jubilaire, « nous sommes appelés à marcher avec nous-mêmes, avec les autres et avec espérance ». « Accepter les autres comme ils sont, en particulier ceux qui sont aux périphéries, est essentiel, nous devons marcher avec eux. »

En concluant l’événement, le cardinal Ferrao a notamment évoqué la pertinence du jeûne durant le Carême, en le décrivant comme une puissante discipline spirituelle qui aide les croyants à se détacher des distractions matérielles et à se concentrer sur leur relation à Dieu. Il a ainsi invité les fidèles à suivre ce que dit le pape François sur cette question : « Il ne s’agit pas seulement de jeûner de nourriture mais aussi de toutes habitudes négatives – colère, haine, jalousie, médisance et égoïsme – et de grandir en sainteté ».

Le cardinal Ferrao a invité les pèlerins à suivre l’exemple du Christ « qui a marché comme un pèlerin d’espérance dans son monde ». « Malgré toutes les épreuves et tribulations, il est resté fidèle à sa mission pour nous sauver de l’esclavage du péché et de la mort et en nous offrant une nouvelle espérance et une vie nouvelle », a-t-il ajouté en appelant les marcheurs à renouveler leur vie et à devenir des « porteurs de foi et d’espérance pour tous ».

Le pèlerinage a débuté en 2019 dans l’archidiocèse, qui couvre le petit État indien de Goa, au sud du territoire de Daman et Diu sur la côte ouest indienne. Goa, ancienne colonie portugaise, compte près de 500 000 catholiques pour environ 1,8 million d’habitants. Il s’agit toujours aujourd’hui d’un haut lieu du catholicisme en Asie du Sud.

(Avec RVA et Ucanews)